Poésies

Digital and traditional art creations

Ping Pong.

Il n’aime pas aimer.
Il n’aime pas l’amour.
Aime-t-il la chaleur d’une peau ?
Non, il aime pétrir la chair mais sans passion, juste par excitation.
Il n’aime pas les femmes ; il les adore de loin, en sécurité avec un fossé de protection.
Il aime chercher souvent le gout mais surtout l’odeur de son enfance, indescriptible et totalement subjective.
Il aime respirer profondément et se sentir vivre.
Il n’aime pas les souvenirs parce que, dit-il, ils sont réservés pour la maison de retraite.
Il n’aime pas les tripes, l’andouillette et les sexes épilées.
Il aime mais n’aime plus le gout des caramels le matin sur une plage normande.
Elle lui dit aime moi.
Il n’aime pas aimer.
Elle aime les hommes maigres, glabres et androgynes.
Elle n’aime pas son humour grinçant.
Elle aime embrasser une fille sur la bouche et manger ses cheveux en même temps.
Elle aimerait avoir un éventail en dentelle pour se cacher le visage derrière.
Il n’aime pas son regard fuyant.
Elle n »aime pas son odeur et sa posture de mâle moderne et cool, féministe ; une fuite pense-t-elle, qui ne lui donne plus aucune place dans son intimité.
Il aime les gnocchis, elle aime les raviolis.
Elle aime la montagne, il aime …………la montagne.
Elle aime sa peau parfois r èche, son buisson de polis pubien qu’elle tricote de ses doigts.
Il n’aime pas la voir complètement saoule, lorsqu’elle dit avec un sourire niais : « Je suis complètement bourrée ».
Il n’aime pas s’entendre demander : » Tu m’aimes…, tu m’aimes comment ? ».
Il aime le bleu, elle aime le noir.
L’aime-t-il ? L’aime-telle ?
Elle aime l’amour mais n’aime pas aimer sans retour.
Il lui dit : « Qu’est-ce que tu es pénible ! …Tu n’aimes rien.
Elle lui dit : « Ton amour est bétonné, lourd, contrôlé et exempt de frissons ».
Il lui crie : « Laisse-moi aimer comme j’aime ».
Ils aiment tous les deux les crêpes bretonnes à déguster un soir de pluie dans un Paris d’hiver.
Il n’aime pas l’amour.
Elle non plus.



Alain Galet (2015)
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Haut en couleurs, bas en gris.


Parler en vert, rêver en violet ;
Vivre en azur, respirer en rose ;
S’éclairer en jaune, sourire en carmin ;
Vibrer en blanc, jouir en orange ;
Plonger en émeraude, s’effrayer en brun ;
Manger en parme, déguster en magenta ;
Se vêtir en turquoise, briller en rubis,
S’extasier en ocre, trembler en bronze ;
Se réveiller en terre de Sienne, somnoler en terre d’ombre ;
Aimer en garance, souffrir en vermillon ;
Se désespérer en amarante, fêter en pourpre ;
Naviguer en indigo, ramer en outremer,
Grelotter en argent, blêmir en beige ;
Maudire en mauve, caresser en taupe ;
Se briser en topaze, s’aveugler en noir………mais mourir en or.
Surtout ne plus voir la vie en 1000 nuances de gris de peines.

Alain Galet (2018)


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Pluie

La pluie tombe en larmes argentées,
Sur les bouleaux qui pleurent.
Les gouttes tracent des ondes circulaires
sur le petit lac en bas du sauna.
Tout cela baigne dans la lumière laiteuse
de cet après-midi de la fin de l’automne.
La tristesse est une île où il pleut toujours.
Je pense à l’été qui vient de mourir,
à tes cheveux blonds, à ton corps souple,
qui sentait le soleil et le chèvrefeuille.

Alain Galet (2016)

дождь Дождь падает в серебристые слезы, На березках, которые плачут. Капли отслеживают круговые волны на маленьком озере на дне сауны. Все это купается в молочном свете во второй половине дня в конце осени. Печаль - это остров, на котором всегда идет дождь. Я думаю о лета, который только что умер, с вашими светлыми волосами, гибким телом, который пахнет солнцем и жимолостью.

Ален Гале

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Mai 68

Mais, dis-moi, vis-tu dans l’eau bénite ?
Regarde autour de toi, sur et sous le glabre bitume, là ou plus rien ne semble pousser…et pourtant au-dessus, dans l’azur, c’est le sacre du printemps, le rossignol sort ses tripes et chante…ce n’est pas un oiseau forçat !!
Ne crache pas, camarade, sur l’aurore de ta vie, met un zèle infini à la vivre et jaillis de la masse gris pigeon de ce bitume qui t’englue.

Alain Galet (2017)

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Dictionnaire :


CROMLECH, n.m. Monument mégalithique composé de chanteurs de charme qui croque sous la dent, résistent et cèdent en petits choux à la crème caramélisée. Prendre rapidement sur le vif selon un trajet déterminé par les règles, formant des vagues, que l’on fait frire dans l’huile après avoir dilapider la fortune de ses amants.

HARDWARE, n.m : les éléments matériels d’une même famille ou femmes qui fréquentent le même bouffi, gendarme mal embouché qui vit de gibier de potence aimable et doux. Matériel hard : militaire indigène, voisin du canard, plus ou moins rempli d’eau, à bouton poussoir et agréable à l’oreille. Faire tremper avec des clopinettes, des clous et des cacahouètes.

Alain Galet (2018)

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Joie !

Je suis le printemps, la sève qui monte, le corps qui se détend, les vêtements qui s’allègent, la peau qui cherche la douceur du soleil, l’envie de campagne et d’air marin.
Je suis léger, heureux. Mes narines cherchent l’odeur des fleurs franchement écloses, la fragrance du genet et du cerisier.
Mes oreilles se concentrent sur les trilles du merle et du rossignol.
Ma bouche se pourlèche déjà du suc des fruits de l’été, se remémore le filet sucré qui coule à la commissure des lèvres lorsque qu’explose une pêche ou un brugnon bien mur sous une croquée voluptueuse.

Alain Galet (2019)

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Cachemire.

Hier, un carton m’attendait, posé sur la table.
Un beau carton vert et bleu.
Surprise de la surprise.
Une fois ouvert, un somptueux gilet bleu pastel dégoulina sa laine de cachemire du papier de soie qui l’entourait.
La douceur de sa texture, le mousseux de sa couleur me transportèrent de joie et m’invitèrent à m’en vêtir de suite.
L’envie et le besoin d’être au contact, peau contre laine, de ce vêtement luxueux me projetais dans un monde imaginaire remplis de yourtes, de thé au beurre de yacks et de montagnes himalayennes.
Je me dévêtis, enfilait le gilet et jouis du plaisir délicat d’en être enveloppé.
Puis plongeait dans une rêverie exotique et lointaine, m’offrant une somnolence digne d’une fumerie d’opium.

Alain Galet (2018)

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Voeux.

Tendre: je vous souhaite des montagnes de ronronnements.
Volontariste: je te souhaite des années lumière.
Frileux: Je vous souhaite la proximité mousseuse du cachemire.
Inventif: Je vous souhaite une année trouve-tout.
Poussif: Je souhaite que vous vous bousculiez.
Fleuri: Je vous souhaite les Lilas les plus en fleurs.
Nihiliste: Je vous souhaite un grand rien dans un grand vide.
Timide: Je vous souhaite la tresse de mon regard désirant.
Courageux: Je vous souhaite d’y aller…Plongez dans la vie !
Universel: je vous souhaite la rondeur du globe de la terre.
Naïf: Je vous souhaite des nains sans Blanche Neige.
Odorant: Je vous souhaite les odeurs de la tubéreuse et du narcisse entremêlées.

Alain Galet (2018)

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